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La Russie a fait une "proposition" à la France sur le chercheur emprisonné Laurent Vinatier
information fournie par AFP 25/12/2025 à 20:31

Le chercheur français Laurent Vinatier, dans la cage des accusés lors d'une audience au tribunal à Moscou, le 16 septembre 2024 ( AFP / Alexander NEMENOV )

Le chercheur français Laurent Vinatier, dans la cage des accusés lors d'une audience au tribunal à Moscou, le 16 septembre 2024 ( AFP / Alexander NEMENOV )

La Russie a annoncé jeudi avoir fait une "proposition" à la France dans l'affaire du chercheur français Laurent Vinatier, emprisonné en Russie depuis juin 2024, pour la libération duquel Emmanuel Macron s'est dit "pleinement mobilisé".

Moscou a arrêté plusieurs ressortissants occidentaux pour divers motifs depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022 et a procédé à des échanges de prisonniers avec les Etats-Unis.

Cette annonce surprise intervient alors que Paris et Moscou, dont les relations sont au plus bas, ont récemment manifesté publiquement leur intérêt à un contact direct entre les présidents Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.

"Une proposition a été faite aux Français concernant Vinatier", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son point de presse quotidien auquel participait l'AFP. "La balle est dans le camp de la France maintenant", a-t-il ajouté, sans autres précisions.

Emmanuel Macron suit "avec la plus grande attention" le sort du chercheur "retenu arbitrairement en Russie", a fait savoir à l'AFP l'entourage du chef de l'Etat, qui "demeure pleinement mobilisé pour obtenir sa libération le plus rapidement possible".

Contacté par l'AFP, l'avocat français de M. Vinatier, Me Frédéric Belot, a indiqué que la famille du chercheur "espère qu'il puisse être libéré pendant les fêtes" de fin d'année d'ici au Noël orthodoxe le 7 janvier. Selon lui, un échange de prisonniers est "envisageable" mais "il convient d'être extrêmement prudent".

"Notre espoir, c'est de revoir notre fils Laurent le plus vite possible", a déclaré sur BFMTV la mère du chercheur, Brigitte Vinatier, selon laquelle son fils "va bien" et est "résilient".

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué jeudi soir à l'AFP que "l'ensemble des services de l'Etat, à Paris et à Moscou, sont pleinement mobilisés pour obtenir la libération au plus vite de Laurent Vinatier", et restent" en contact constant avec ses parents et son épouse".

- Solution "positive" -

Interrogé par un journaliste français vendredi dernier lors de sa conférence de presse annuelle, le président Vladimir Poutine avait affirmé "ne rien savoir" de l'affaire de Laurent Vinatier et en entendre parler pour la première fois.

"Je vous promets que je vais me renseigner. Et s'il y a la moindre chance de résoudre cette question de manière positive, si la loi russe le permet, nous ferons tout notre possible", a-t-il alors assuré.

Le chercheur français Laurent Vinatier apparaît sur un écran via une liaison vidéo lors de l'audience d'appel de sa peine de trois ans de prison prononcée en octobre après avoir été reconnu coupable d'infraction à la loi russe sur les "agents étrangers", au tribunal municipal de Moscou, le 24 février 2025 ( AFP / STRINGER )

Le chercheur français Laurent Vinatier apparaît sur un écran via une liaison vidéo lors de l'audience d'appel de sa peine de trois ans de prison prononcée en octobre après avoir été reconnu coupable d'infraction à la loi russe sur les "agents étrangers", au tribunal municipal de Moscou, le 24 février 2025 ( AFP / STRINGER )

Laurent Vinatier a été condamné en octobre 2024 par un tribunal russe à trois ans de prison pour ne pas s'être enregistré en tant qu'"agent de l'étranger", en collectant des "informations militaires" pouvant être "utilisées contre la sécurité" de la Russie.

L'intéressé avait reconnu les faits, mais plaidé l'ignorance.

En août, il avait comparu devant un tribunal russe pour des accusations d'"espionnage" risquant d'alourdir considérablement sa peine.

L'enquête a été prolongée et il pourrait faire l'objet d'un nouveau procès pour espionnage fin février 2026, selon son avocat français.

Laurent Vinatier avait déclaré alors en août ne s'attendre "à rien de bien, à rien de positif".

Ce chercheur de 49 ans, spécialiste de l'espace post-soviétique, était employé par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s'agissant de l'Ukraine.

- "Utile" de parler -

Paris a exigé la libération de son ressortissant, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays traversent une période de tensions.

Une cinquantaine de personnalités, dont les écrivains Emmanuel Carrère et Annie Ernaux, ont jugé dans une tribune publiée par le journal Le Monde qu'il est "prisonnier d'un jeu politique et diplomatique qui le dépasse".

Les relations entre Paris et Moscou ont été glaciales ces dernières années, la France accusant la Russie d'actes de déstabilisation et de désinformation sur son territoire, tandis que Paris se voit reprocher par Moscou son soutien militaire à l'Ukraine ou encore de censurer les médias russes.

Fin novembre, trois personnes ont par ailleurs été mises en examen et écrouées à Paris dans le cadre d'une double affaire d'ingérence et d'espionnage économique au profit de Moscou.

La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a cependant jugé qu'il allait "redevenir utile" pour les Européens de parler à Vladimir Poutine, plutôt que de laisser seuls les Etats-Unis -- qui s'imposent en médiateur principal dans le règlement du conflit ukrainien -- à la manoeuvre dans les négociations.

Dmitri Peskov a réagi aussitôt en disant que Vladimir Poutine était "prêt au dialogue" avec son homologue français.

3 commentaires

  • 18:50

    La France a quand même beaucoup de problèmes avec ces (ou ses) "chercheurs" passionnés de culture Persane, Berbère ou Slave. Pour écrire leur thèse, on devrait leur conseiller de chercher sur internet depuis Rennes ou Clermont-Ferrand...


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